A 4 matchs du terme du championnat, nous avons rencontré le président Chabannes pour une interview vérité. L’occasion, pour celui qui est à la tête du GSMH GUC depuis bientôt 3 ans, de se confier sur l’année qui vient de s’écouler, faire le bilan et évoquer la fin de saison, sans langue de bois.
Président, au 18 avril, 2ème du championnat, vous auriez signé en début de saison ?
« Tout de suite ! Évidemment, ce n’était pas imaginable à la reprise en août. Avec les dirigeants et Aziz, nous nous étions fixés l’objectif du Top 5, de là à penser que nous serions capables de jouer le titre, il y a une sacré marge… Ensuite, on a eu des temps forts qui nous ont montré que nous avions la possibilité d’accéder aux barrages d’accession dès cette année. Quand tu es premier en février-mars, tu ne peux plus te cacher ! Du coup, dans le projet de développement du club, tous les dirigeants travaillent sur deux scénarios, un en PRO D2, l’autre en N1 ».
Justement, pouvez-nous vous dire un mot sur l’équipe construite cette saison ?
« Au départ, c’est un groupe individuellement fort et complémentaire. A la sortie de la saison précédente, Aziz a décidé de centrer son recrutement sur des joueurs qui ont connu les niveaux supérieurs, et pas pour faire de la figuration. Du coup, 3 recrues de PRO D2 (Lazic, Clot, Jourdan), 1 joueur top N1 qui peut jouer au-dessus (Bensemra), et 1 joueur issu d’un bon championnat européen (Nesovanovic). Au delà de la provenance, les recrues ont blindé des postes très important pour le projet de jeu du coach, ceci ajouté aux joueurs clés qui sont restés, nous obtenons une équipe compétitive. Bien sûr, il ne faut pas sous-estimer le travail fourni par Aziz, qui est énorme, au niveau quantitatif et qualitatif. Il a su professionnaliser les esprits de chacun, et ce n’est que le début. »
Quels ont été les satisfactions et les déceptions de cette saison ?
« Sur le plan sportif, il peut y avoir des petits regrets, il ne faut pas le cacher. Les défaites à Rodez et à Nice nous restent en travers de la gorge. C’étaient des matchs vraiment prenables et au final, des détails font la différence. La blessure d’Ivan aussi, on se dit que si il avait été là depuis le 24 octobre (date à laquelle le demi-centre titulaire s’est blessé au genou), on ne serait probablement pas dans cette situation. C’est le haut-niveau, mais pour la suite, je préfère retenir les points positifs. La plus grande satisfaction est d’avoir vu naître un groupe fort et soudé. Chaque membre de l’équipe est animé par des valeurs qui sont essentielles pour le club, la combativité, la solidarité, l’honnêteté. C’est pour cela que ce groupe vit si bien ensemble. L’alchimie est arrivée parce que les mecs sont droits dans leurs pompes, ils trichent pas, ils se disent les choses, et se respectent. Ainsi, le week-end, sur le terrain, c’est plus facile de ne rien lâcher et de se sacrifier pour son partenaire. Je suis convaincu que c’est cet état d’esprit qui nous a permis de faire de belles perf’ à Martigues, à St Egrève, à Pau. »
Au jour d’aujourd’hui, les barrages d’accession en PRO D2 sont ils encore à la portée du club ?
« Mathématiquement rien est encore joué, nous savons que nous ne sommes plus maitres de notre destin, mais tant qu’il y aura le plus infime espoir, les gars lâcheront rien, c’est certain. Nous devons attendre deux faux-pas des Niçois sur les 4 derniers matchs. C’est clair que nous sommes en ballotage défavorable mais ils ont un calendrier compliqué jusqu’à la fin, et nous connaissons le professionnalisme et l’intégrité des équipes comme Pau et Montpellier (les deux matchs en déplacement du Cavigal Nice) qui ne laisseront pas ces matchs. Ces clubs là ont indubitablement un état d’esprit et des valeurs irréprochables, comme les nôtres. »
Pourquoi, vous pensez que des équipes pourraient lever le pied ?
« C’est souvent le cas en fin de saison, certains clubs n’ont plus rien à jouer, et ne jouent pas comme si leur vie en dépendait. Nous parlions de valeurs, d’honnêteté, de droiture, c’est aussi le cas ici. Il y a toujours des résultats étranges sur les 3, 4 dernières journées. C’était le cas l’année passée, ce sera encore le cas cette année. Un Rodez-Nice à 19-33, sans rien enlever à la qualité de l’effectif Niçois et à leur niveau de performance, c’est un résultat étrange. Surtout à Rodez. Cela fait partie du jeu. Ça fausse un peu le championnat mais c’est comme ça. »
Comment voyez-vous l’avenir, pour cette équipe, pour le club ?
« Je suis très optimiste, le club est en développement constant. Nous sommes au début du projet Grenoble Handball 2020, qui vise à faire de ce club, une place forte du handball professionnel dans l’agglomération. En coulisses, tout le monde s’active pour structurer sainement cette entité qui va continuer de grandir, année après année. Par ailleurs, nous essayons d’aller convaincre de nouveaux partenaires privés qui seraient séduits par le projet du club, et bien sur de fidéliser ceux déjà présents actuellement. Car, si nous arrachons la montée, nous serons prêts à construire un groupe qui sera compétitif en PRO D2, et sinon, nous devrons nous renforcer pour jouer la montée la saison prochaine. Ce groupe va continuer à progresser, ensemble. On sent que les mecs ont envie d’aller au bout des objectifs que l’on s’est donnés. Encore une fois, ce n’est que le début ! »